On avait découvert Eva Cauche avec la compagnie des Chimères en février 2017 dans un spectacle drôle et porteur de sens "Sans Queue Ni tête". Eva revient avec un seul en scène dans un spectacle avec une femme clown, pour parler des violences faites aux femmes.
Le spectacle : GRAND’X
Solo poétique trash pour une femme clown
Réaliser un spectacle avec une femme clown, pour parler des violences
faites aux femmes.
Pour dire comment la violence engendre la violence.
Comment se fait-il que l'on puisse passer à l'acte ?
D'où naît le crime au sein d'un couple ?
Poser un acte artistique sur ces problématiques pour inviter au dialogue.
Prendre la parole pour l’ouvrir.
L'histoire
C'est l'histoire d'une femme qui a tué l’homme qu’elle a aimé. Il était devenu son bourreau. Elle a commis cet acte par légitime défense et pour protéger sa fille... Grand’X vient sur scène pour expliquer et revendiquer, elle assume son acte. Elle était toute petite x face à Grand Y. Aujourd’hui elle a commis l’ « entracte ». Elle est sortie de sa condition de femme battue et terrorisée, elle est devenue Grand’X. Elle raconte.
La mise en scène
Pourquoi le clown ?
Parce qu'il peut se permettre une violence exacerbée, outrée. Parce qu'il peut plonger dans la tendresse. Parce qu'il est sincère et au présent. Parce qu'il est empli d'émotions et parce qu'il nous permet d'en rire. Parce qu'il peut tout et que tous les possibles lui sont possibles.
Pour dire l’indicible.
Ce projet théâtral et clownesque est né du désir de la Cie des Chimères de proposer un «seule en scène» d’Eva Cauche, dans la continuité de son travail autour de la question de l'image de la femme dans la société.
Ici Eva Cauche s'est attaquée à un sujet grave, celui de la maltraitance faite aux femmes. Elle a entrepris un travail d'écriture qui a donné naissance au texte « Grand’X ».
Avec le clown comme point de départ de son travail, elle s’est délectée à jouer avec les mots pour dire la cruauté dans les relations de violences conjugales, et dire les ressentis d’une femme.
La Compagnie
On accueille avec joie pour la 2ème fois la compagnie des Chimères, basée en Ardèche. Leur travail s'articule autour de la notion de féminité, de genre, et plus largement de différence, d'indifférence et d'exclusion. Elle manie dans leurs spectacles avec dextérité les différents genres d'expressions artistiques : chant, clown, mime...
GENÈSE ET NAISSANCE DU TEXTE
« Suite à une histoire de malentendu professionnel, ayant failli me provoquer un «globiboulga» émotionnel, j’ai fait des recherches autour de la question des violences.
Celles-ci peuvent être politiques et sociétales mais en tout état de cause, c’est toujours le besoin d’exercer sur le (les) autre(s) un pouvoir de domination, de manipulation,
d’emprise, qui fait agir le bourreau.
De ce travail précédent, inachevé, m’ayant, entre autre, fait aborder la question des violences conjugales, j’ai eu envie de creuser la thématique… Après de nombreuses
recherches, littéraires, sociologiques, je me suis attachée à comprendre avec une attention plus scientifique, les mécanismes psychologiques et cognitifs de la violence en jeu dans ce type de relation.
De nombreuses questions suite à mes lectures littéraires, sociologiques, scientifiques, mes visionnage de reportages, des rencontres, ont émergées :
* Sommes-nous tous profondément violents, tueurs potentiels ?
* Qu’est-ce qui fait que l’on bascule, ou non, dans la violence ou la folie ou l’acte criminel ?
* Qu’est-ce qui fait que l’on sera plutôt victime ou plutôt bourreau ?
* Une femme qui met au monde peut-elle ôter la vie ?
* Si l’on s’en tient aux statistiques : qu’est-ce qui fait qu’une femme sera plutôt victime et un homme plutôt bourreau ?
J'ai commencé à écrire en pensant à mon travail de clown, dans la lignée de textes précédents utilisés notamment par la Cie Le Théâtre des Monstres (Dijon-21) et Arsenic et Vielles dentelles ( Dijon-21). J’ai mis un nez aux mots pour dire plus encore, les charger de sens, en faire des «valises».
Je me suis amusée avec « les nez-mots » (ou mots-tordus).
Je me suis régalée à triturer les mots pour prendre de la distance, pour dire l’indicible, pour « empoétiser » le réel, même le plus abject et à utiliser le texte comme masque, au pied de la lettre. Comme le dit elle-même Grand’X : « Une sorte de dyslocution, comme une séquelle post-traumatique ! » Eva Cauche, auteure
GRAND’X - solo poétique trash pour une femme clown
Compagnie des Chimères - Durée environ 1h
Jeudi 5 décembre - 20h30 - Participation au chapeau